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Extraits / Pourquoi ?

Pourquoi ?

Texte provisoire

Pourquoi ce topo-guide malgré la nouvelle politique fédérale en matière de déconventionnement ?

Vous êtes nombreux à me demander (ou à me reprocher) d'avoir continué à travailler sur cet ouvrage malgré les annonces qui ont été faites.
Je n'ai caché à personne que cette nouvelle politique de la FFME avait pour le moins ébranlé mes convictions. Pire que cela, l'annonce du déconventionnement (en plein confinement) m'as mis au coeur d'un dilemme qui m'a empêché de dormir quelques nuits : si je finalisais ce topo-guide je trahissais les propriétaires des falaises (souvent de toutes petites communes) ; si je ne le finalisais pas, je trahissais le CT FFME 83...

J'ai un peu pris de recul tout en demandant au CT83 de contacter les maires pour les tenir informés. Et je sais que cela a été fait - au moins en partie.

Cependant, il faut bien avouer que je n'aurai jamais accepté ce travail, et je n'aurais jamais poussé Christian Rive (l'auteur de la partie Estérel) dans cette direction, si j'avais su ce qui ce tramait dans les coulisses fédérales. En effet, de mon point de vue, la légitimité de cette édition reposait pour une bonne part sur le système de conventionnement qui justifiait que nous, les auteurs de topos, partagions nos travaux (de manière encore plus favorable) avec l'entité fédérale qui permettait que les choses se passent. Et, avec le recul, elles se passaient plutôt bien, même si tout n'était pas parfait...
Après l'arrêt des conventions (ce qui empêche la plupart des développements dans notre région), l'annonce de la dénonciation prochaine de toutes ces conventions patiemment négociées à changé bien évidemment la donne. Et pas qu'un peu...
Est-il bien honnête de sortir un topo-guide (et d'envoyer des gens sur les falaises) alors qu'elles pourraient être rapidement interdites ? Est-il bien honnête de déconventionner "d'une main" et de pousser les gens vers les falaises "de l'autre" en s'étant dégagé de ses obligations ? N'aurait-il pas été plus légitime de faire porter cette édition par une association indépendante existante ou à créer (et davantage motivée par la préservation de nos sites naturels) ? Une autre fédération ?
Voilà le type de questions qui se sont bousculées dans ma tête.

Et pourtant, je l'ai finalisé. Et je m'y suis appliqué peut-être encore davantage que sur les autres topos dont je me suis occupé. Et pourquoi, donc ?

Parce que je n'ai pas la mémoire courte. Parce que quand en 1990 on allait avec Daniel Guigo chercher des tiges et de la résine à Toulon, ils étaient déjà là, les piliers du CD FFME du Var, pour soutenir nos jeunes projets à Aiguines, à Châteaudouble, à Châteauvert ou dans les gorges du Blavet.
Parce que, trop optimiste (ou naïf) je considère qu'aujourd'hui les conventions sont encore actives et qu'elles le sont depuis 30 ans et que je ne désespère pas complètement qu'un arrangement favorable voie le jour.
Parce que, en tout état de cause, je sais faire la distinction entre les acteurs locaux de la FFME et les décisions de leur hiérarchie d'aujourd'hui (qui n'est pas celle d'hier et ne sera peut-être pas celle de demain).
Parce que, peut-être la leçon vaut bien un fromage, sans doute...

Mais surtout parce que vous êtes là, grimpeurs, lecteurs et amis équipeurs ou photographes, vous qui avez permis que ce livre devienne une réalité. Oui, parce que ces 320 pages et leur couverture sont comme une porte ouverte sur 50 ans d'histoire de l'escalade dans l'est varois. Parce qu'il y a l'ivresse de trop de clins d'oeil, d'amitiés, d'enthousiasmes, de passions, de dévouements, de grandeur, pour s'arrêter au flacon éditorial. Alors merci la FFME pour ces 50 années. La porte est ouverte et c'est maintenant à nous tous, chacun à notre mesure de prendre de l'altitude et d'écrire la suite pour que le patrimoine de sites naturels soit préservé. Et si vous voulez porter un petit bout de cette responsabilité collective allez jeter un oeil [ici], si ce n'est pas LA voie, c'est au moins UNE voie !

... Et d'autres regrets :

Le petit site du Rigourier qui était tout prêt et que voilà absent ou presque du topo et, plus rageant, qui reste fermé au public, le tout pour cause d'absence de convention...
Et surtout, surtout, la célèbre Baume du Fayet - Ramirole. Cela aurait été si bien si tous les problèmes avaient été résolu et que j'aie pu vous présenter, avec l'aide plus qu'appréciable de Greenspits, le topo complet qui était prévu (et presque finalisé) à la place de cette ébauche à la fois alléchante et décevante... Partie remise !