Zbynek Cepela :
Grand et robuste barbu aux yeux clairs et malicieux, un accent de l’Est à couper à l’Opinel et une vague ressemblance avec Gandalf le gris, Sbineck livre avec modestie à qui veut l’entendre, sa philosophie de l’équipement :
- “Moi, équipe voies faciles. 6b max, si plus dur, pas fait exprès, c’est erreur.”
Car c’est à lui que nous devons presque la moitié des voies des Marinouns, la quasi-totalité des voies du Baou des Prannes, et quelques perles en plusieurs longueurs sur Rebouillon. Doyen des équipeurs dracénois, et la tête pleine de projets, Sbineck est né en 1947 en Tchécoslovaquie.
Daniel Guigo :
Daniel a été président du Club d’Escalade Dracénois durant de longues années . Pugnace et passionné grimpeur, on lui doit la majeure partie de la Pale, le secteur “Plouf, plouf” à Rebouillon ainsi que la découverte et les premières voies des Marinouns. Loin de susciter l’indifférence, c’est un personnage haut en couleurs, et certains ont pu se piquer de sa franchise ou de son esprit caustique entre autres choses... D’autres admirent son énergie, son caractère entier, son mélange de courage et d’inconscience, son inénarrable gouaille typiquement dracénoise et son redoutable aplomb qui lui valent une réputation de “grande truffe”. Si Daniel n’équipe ni ne grimpe plus aujourd’hui, il nous a laissé de nombreuses et belles voies. Gageons qu’au pied de ses oliviers ou au milieu de ses ruches le démon de l’escalade le titille toujours et qu’un beau jour vous entendrez :
- “Oh Piou ! C’est un Pink Floyd qu’à fait le topo, il est frit ce jeune : c’est pas 6b ce truc !”
Yannick Billot :
Plus jeune, mais pas tombé de la dernière pluie, Yannick Billot dit “Le Moucat” fait partie de la nouvelle vague. Il s’est mis à équiper avec Fabrice Bernasconi sur la fin des années 90. S’il n’est pas l’auteur de quantité d’itinéraires, la qualité (et le niveau) sont au rendez-vous. Le Moucat n’a d’ailleurs pas dit son dernier mot. Originaire de La Réunion, il apporte en Dracénie une touche d’exotisme par des noms de voies qui fleurent bon le parfum des îles. Militaire de carrière affecté au 3° Régiment d’Artillerie de Marine, il équipe entre deux missions outremer souvent entre l’aube et le matin, à des heures où la majorité des Zoreils dorment sur leurs deux ...oreilles.
Fabrice Bernasconi :
Fab’, c’est de prime abord une vision un peu surréaliste : un mec tout seul, en treillis, tout mouillé de sueur, au pas de course dans les chemins qui mènent aux falaises :
- Salut, salut (grand sourire, tape amicale), ‘scuse-moi, ‘suis à la bourre. Je reprends à deux !
Toujours à fond le Fab’... Capable de cumuler une heure de voiture, et 30 minutes de course (j’ai dit de course, pas de footing !) pour vous purger un bloc ou vous percer 4 trous entre midi et deux heures...
Il compte en Dracénie de nombreux amis, et le paysage escalade de la région ne serait pas le même sans sa gentillesse et son efficacité discrète. Muté dans le grand nord français, trop de projets l'attendent ici. Dis, le Fab' tu reviens quand ?
Christophe Louis :
Il est de ceux qui ont cumulé beaucoup d’expériences en falaise non sans avoir laissé de traces, aucune jolie ligne ne le laissant indifférent dès lors qu’elle recèle des problème gestuels à la mesure de ses capacités. Du Verdon au Blavet en passant par la région de Toulon, c’est un grimpeur-équipeur qui marque son temps. S’il n’a découvert la Dracénie que relativement récemment, il rattrape le temps perdu et met les “Bauchet ” doubles, ce qui n’exclut, ni un certain raffinement, ni un certain perfectionnisme. Qui s’en plaindra ? Certainement pas ceux qui ont le niveau de d’aborder ses voies, jamais faciles, parfois extrêmes, souvent engagées et toujours intéressantes.
Antonin Rhodes :
Antonin a beaucoup équipé en Dracénie, cependant c’est à la Baume de Saint-Jean qu’il s’est le plus investi. Il est en effet l’auteur de la majorité des itinéraire du site. Enthousiasme et passion sont des mots bien trop désuets pour décrire son attitude face au rocher. Certes il n’est pas le seul gars de 20 ans à grimper dans le huitième degré et à avoir réglé sa vie exclusivement autour de l’escalade, mais j’en connais peu qui bivouaquent en solitaire et en plein mois de janvier au pied de la dernière falaise conquise, se nourrissant quasi-exclusivement de points d’amarrages, paraît-il...
Philippe Aumont :
Trente ans d'escalade dont 15 en Dracénie. Philippe équipe surtout des voies faciles pour ses élèves, mais aussi quelques perles à découvrir ici et là. Grand bourlingueur (et pas qu’en PACA), il ne conçoit pas l'enseignement sans activités de pleine nature :
-”Prof’ d’EPS ? T’as deux solutions : ou tu leur files un ballon et t’attends, ou tu te bouges !”
Il a choisi la deuxième solution et organise régulièrement des sorties escalade pour ses collégiens. Aujourd’hui, ses secteurs initiation ne désemplissent guère, preuve d’une réelle demande comme de la pertinence du travail. Il regarde cela d’un air amusé, sauf quand il arrive avec ses élèves sur un secteur déjà occupé par un autre groupe : rançon de la magnifique impulsion qu’il a donnée, poussant le milieu scolaire dracénois vers l’escalade... Aussi, en attendant que ses collègues prennent en charge un bout du problème commun, comme il connaît contraintes et excuses du genre humain, il a choisi un raccourci : il a repris le perfo’.